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dans la direction de la caverne, il s’écria :

« Adieu, caverne maudite, dans laquelle j’ai tant souffert ! »

Vite, le médecin fit asseoir M. Pierre, posant, en même temps ses doigts sur le pouls du captif… Le docteur fronça les sourcils : ce pauvre homme allait-il vraiment perdre la raison ?…

« Asseyez-vous, s’il vous plaît, M. Pierre, » dit le Docteur Stone ; « nous allons partir. En avant, Paul ! » ajouta-t-il. « Mettons le cap sur Smith’s Grove ! »

Ils cheminèrent à travers bois pendant quelques minutes, puis ils atteignirent la route carrossable

Ils étaient libres !  !


CHAPITRE XI

CHEZ LE DOCTEUR STONE


La demeure du Docteur Stone était devenue un hôpital de dimension restreinte ; car, à part Lucia, dont l’état allait s’aggravant chaque jour, M. Pierre était en proie à la fièvre et au délire, depuis le lendemain de son arrivée à Smith’s Grove. Ce que le Docteur Stone avait prévu arrivait donc ; cet homme qui avait été retenu captif depuis un assez grand nombre d’années, pouvait à peine supporter la joie d’être libre enfin.

M. Pierre divaguait presque continuellement ; il balbutiait des phrases sans suite, du matin au soir. Un jour, quand le Docteur Stone quitta la chambre du malade, son front était soucieux et un grand étonnement se lisait dans ses yeux. M. Pierre avait divagué plus que jamais, ce jour-là et il avait dit des choses… prononcé certains noms… qui n’étaient pas tout à fait étrangers au médecin.

« Si cela était ! » se disait le Docteur Stone. « O ciel ! Ce — serait terrible ! » Éliane avait été mise au courant de l’état de Lucia. Le médecin lui avait dit que la sœur de Castello n’avait plus que quelques jours à vivre.