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— « Je crois que nous ferions mieux pour le moment… Aussitôt que faire se pourra, j’irai en France régler toutes mes affaires et justifier mon ami Courcel. »

La conversation en resta là, pour le moment, car un client venait d’entrer dans le bureau du Docteur Stone.


CHAPITRE XIV

LES TRIBULATIONS DE FRANK-LEWIS


Trois mois se sont écoulés depuis les évènements racontés dans le précédent chapitre. M. Pierre, dont la santé allait toujours s’améliorant, s’était lancé dans les affaires. Dans la rue avoisinant la demeure du Docteur Stone se voyait une jolie maisonnette, que M. Pierre avait converti en bureau et sur une planchette au-dessus de la porte se voyait : « S. Pierre, Agent d’immeubles. » Dès huit heures, chaque matin, un garçonnet ouvrait le bureau et mettait tout à l’ordre ; ce garçonnet est un de nos amis : c’est Paul, l’ex-marmiton. Paul introduisait les pratiques, il faisait les commissions, allait au bureau de poste et à la banque. Bref, l’enfant apprenait la profession de M. Pierre et celui-ci se promettait bien de lui aider quand viendrait le temps. Car Paul, outre ces qualités naturelles et ses aimables dispositions, avait su se rendre cher à M. Pierre et au Docteur Stone ; n’avait-il pas été le seul ami d’Éliane dans la caverne et n’était-ce pas grâce à lui qu’on avait pu quitter cet enfer ?

M. Pierre demeurait chez le Docteur Stone ; Tanguay n’avait pas voulu que son père allât demeurer ailleurs. Bien qu’il fut à peu près guéri, le médecin considérait que M. Pierre avait besoin d’être un peu surveillé. Ainsi, le docteur obligeait l’agent d’immeubles à prendre deux jours de congé par semaine ; il était encore trop excitable et trop nerveux pour supporter un surcroît d’ouvrage.

Paul avait sa chambre au bureau de M. Pierre et il prenait ses repas chez le Docteur Stone. La chambre de Paul, faisant suite au bureau, avait été meublée par M. Pierre et le