Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/186

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vous savez, Docteur. » dit Mirville en souriant. « Et, voyez donc, à vos pieds… reconnaissez-vous ces peaux ? »

— « Des peaux de jaguars ! » s’écria Tanguay.

À ce moment, un domestique vint apporter des liqueurs et, à peine eurent-ils trempé leurs lèvres dans leurs verres, que la cloche pour le dîner sonna. Une jeune servante alors entra dans la bibliothèque et dit :

« Mlle Mirville désire que vous ne l’attendiez pas, mais que vous vous rendiez dans la salle à manger ; Mlle Mirville va descendre dans quelques instants, dit-elle. »

— « Obéissance aux dames, » dit Mirville en souriant. « Suivez-moi, Docteur Stone ; M. Andréa va fermer la marche. »

Le Docteur Stone n’avait pas été sans se demander comment serait cette demoiselle Mirville, dont Frank-Lewis lui avait parlé… Elle devait être charmante… Mais lui, Tanguay, n’était qu’un pauvre médecin et peut-être Mlle Mirville le traiterait-elle du haut de sa grandeur… Il avait bien hâte de la voir, inutile de le dire et, malgré lui, ses yeux s’attachaient à la porte de la salle à manger, par où elle allait bientôt entrer.

Enfin, la porte fut ouverte par un domestique… Le Docteur Stone vit un pied mignon chaussé de chevreau blanc, perlé de corail… il vit une robe blanche, brodée en corail… il vit…

« Éliane ! Éliane ! » cria le Docteur Stone. Il pâlit et porta une main tremblante à son cœur.

— « Vous allez bien, Docteur Stone ? » demanda timidement Éliane.

— « Éliane ! Éliane ! O ciel, Éliane !… C’est donc à la villa Andréa que vous avez trouvé de l’emploi ?… Messieurs, Messieurs, » ajouta-t-il, en se tournant vers ses hôtes, « vous m’aviez dit que vous ne connaissiez pas de demoiselle Lecour à Bowling Green ! »

— « Docteur Stone, » dit Mirville en s’approchant et saisissant la main d’Éliane, « je vous présente Mlle Éliane Mirville, ma fille adoptive. »