Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/187

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— « Éliane votre fille adoptive ! » s’écria Tanguay. « Ah !… Permettez-moi de vous féliciter, Mlle Mirville, » ajouta-t-il. « Mais… que j’étais loin de me douter… »

Après le dîner, le Docteur Stone suivit Éliane au salon. Ils avaient tant de choses à se dire, ces deux-là… tant de souvenirs à évoquer !…

D’abord, Éliane s’informa tout particulièrement de M. Pierre et les bonnes nouvelles que le docteur lui donna furent accueillies avec joie par la jeune fille. Puis on parla du passé, du séjour dans la caverne, on parla de Lucia et de Castello…

« À propos de M. Castello, Docteur Stone, » dit Éliane, « imaginez-vous que cet homme a osé se présenter ici, mardi, le jour où mon père et M. Andréa sont allés à Smith’s Crove. » — « Comment ! » s’écria le médecin. « M. Castello !… Cet homme est donc revenu en ce pays !… Et il a osé… »

— « Il s’est présenté sans se faire annoncer et sous prétexte d’entendre raconter les derniers moments de Lucia… J’ai peur de cet homme, Docteur, j’ai peur de lui !… Il m’a menacée… »

— « Avez-vous averti votre père et M. Andréa ? »

— « Je n’ai pas osé ; ils seraient si inquiets, tous deux !… Il a juré — M. Castello, je veux dire — que je n’épouserais que lui, que je lui appartenais de droit… »

— « Le misérable ! » s’écria le Docteur Stone. « Croyez-le, Mlle Éliane, avertissez votre père et M. Andréa de ce qui se passe… Cet homme est dangereux, excessivement dangereux. »

— « Je suivrai probablement votre conseil, Docteur, » répondit la jeune fille.

— « Mlle Mirville, » dit Tanguay, « je suis heureux de voir que vous avez trouvé de si bons amis… je veux parler de votre père adoptif et de M. Andréa. »

— « Oui ?… Vous en êtes heureux vraiment ?… J’avais cru que votre surprise n’avait pas été tout à fait agréable… je me serai trompé. »