Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/193

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— « Non ! Non ! » protesta Mirville. « Va te coucher, ma chérie et sois sans inquiétude ; M. Andréa veillera toute la nuit, je sais, si c’est nécessaire, et le Docteur Stone… »

— « Je passerai la nuit à la villa Andréa, M. Mirville, » interrompit le médecin. « Mlle Éliane, vous faites mieux d’obéir à votre père… Vous avez confiance en nous, M. Andréa et moi, pour prendre soin de M. Mirville, n’est-ce pas, Éliane ? »

— « Confiance ! Certes, oui ! » répondit Éliane. « Bonne nuit, père chéri, » ajouta-t-elle, en donnant un baiser à Mirville. « C’est pour vous obéir que je me retire ; j’aimerais mieux passer la nuit auprès de vous. »

— « Soyez sans inquiétude ; Éliane, » dit Andréa.

— « Bonne nuit, à vous aussi, papa Andréa, » dit la jeune fille, en déposant un baiser sur le front de celui-ci, ainsi qu’elle le faisait chaque soir.

— « Bonne nuit, Éliane, chère enfant bien-aimée ! » répondit Andréa.

— « Bonne nuit, Éliane, ma fiancée chérie ! » murmura Tanguay, en tendant la main à la jeune fille. Éliane posa sa main dans celle du médecin et celui-ci pressa cette main doucement.

— « Vous pouvez donner à Éliane le baiser de fiançailles, Docteur Stone, » dit Mirville. « Si Éliane n’y a pas d’objections, vous avez ma permission. »

Tanguay attira à lui sa fiancée et déposa un baiser passionné sur son front.

Il pouvait être deux heures du matin, quand Yves Mirville s’éveilla. Il aperçut Andréa assis dans un fauteuil et il lui fit signe de s’approcher.

« Andréa, » dit Mirville, « je me suis tu quand le Docteur Stone a dit que j’avais eu une attaque d’indigestion aiguë. »

— « Vous avez perdu connaissance, Mirville et… »

— « Je sais ! Je sais !… Andréa, cette berceuse qu’Éliane a chantée, c’est ma femme, ma Stella chérie qui l’avait composée… »