Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/194

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— « Hein !… Vous en êtes sûr, Mirville ? »

— « Oui ! Oui ! Je suis sûr de ce que j’affirme et je pourrais vous dire toutes les paroles de cette berceuse et vous la chanter, si je le voulais… »

— « Alors ?… » balbutia Andréa.

— « Andréa, » reprit Mirville, « Éliane est ma fille, ma véritable fille… »

— « Vous ne vous trompez pas, mon ami ? »

— « Non, je ne me trompe pas… Je l’ai aimée en l’apercevant… Éliane est ma fille… Un nom, ça se change facilement et Courcel peut se convertir en Lecour… surtout quand le nom de Courcel a été déshonoré ».

— « Qu’allez-vous faire, Mirville ? »

— « Je vais tout lui raconter à ma fille chérie, tout… Qu’importe le résultats. Ensuite, je disparaîtrai, si elle le désire. »

— « Si je connais bien Éliane, elle vous aimera plus peut-être parceque vous avez souffert… Elle croira en votre innocence, j’en suis sûr, Mirville ! »

— « Puissiez-vous dire vrai, Andréa !… Mais, le Docteur Stone, le fiancé d’Éliane… Qui sait s’il voudra épouser la fille d’un ex-forçat ! »

— « Si le Docteur Stone refuse d’épouser Éliane parceque son père a été malheureux, » dit Andréa, « il n’est pas digne de cet ange qu’est votre fille, Mirville. »

— « Éliane décidera… Si elle le préfère, je ne dirai rien à son fiancé… Il épousera la fille adoptive de M. Mirville et… je sais qu’il la rendra heureuse. »

— « Comme vous le dites, Mirville, il est mieux, en effet, qu’Éliane décide. »

— « Demain, c’est-à-dire ce matin même, je lui dirai tout à Éliane… oui, tout ! »

— « Et vous ferez bien, » répondit Andréa. « Maintenant, Mirville, prenez cette potion calmante que le médecin a prescrite et essayez de dormir ; moi, je veille. » — « Pauvre Andréa ! Que vous devez avoir sommeil… Quel bon ami vous avez été pour moi depuis… depuis…