Page:Laclos - De l’éducation des femmes, éd. Champion, 1903.djvu/33

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sir et la douleur semblent le quitter à la fois ; l’insensibilité augmente, et nous l’appelons vieillesse ; l’insensibilité totale est la mort. Se conserver et se reproduire, voilà donc les lois auxquelles la nature a soumis les femmes. Ainsi, pourvoir à leur nourriture personnelle, recevoir les approches du mâle, nourrir l’enfant qui en est provenû et ne l’abandonner que lorsqu’il peut se passer de ses soins, telles sont les impulsions naturelles que les femmes reçoivent. Souvent nos institutions les en éloignent, jamais la nature ne manque de les en punir. Ont-elles gagné ou perdu à ces institutions ? Nous prétendons moins décider cette question que mettre nos lecteurs en état de le faire, et pour cela nous suivrons les femmes, depuis celles de la nature jusqu’à celles de nos jours. Cette carrière est vaste à parcourir. Arrivé à ce point, nous essaïerons de reconnoître combien elles se sont égarées, et d’indiquer le chemin qu’elles ont à tenir pour se retrouver. Peut-être cette seconde course sera t’elle aussi longue et plus pénible que la 1re .