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LA TERRE PATERNELLE.

perdues, choses trouvées, etc., etc., tout tombe dans le domaine de ces annonces ; c’est la chronique de la semaine qui vient de s’écouler. Ces criées sont confiées à un homme de la paroisse qui porte le nom de crieur, qui sait lire quelquefois, et bien souvent ne le sait pas du tout, mais qui rachète ce défaut par de l’aplomb, une certaine facilité à parler en public, et une mémoire heureuse qui lui a permis de se former un petit vocabulaire de termes consacrés par l’usage. Si l’on ajoute à cela le ton comique et original avec lequel il parle, les contre-sens et les mots merveilleusement estropiés, on aura quelque idée de cette scène, quelquefois unique en son genre.

La foule s’étant donc serrée près du crieur, qui, placé sur une estrade élevée, et après avoir promené sur l’auditoire un regard assuré :

— Messieurs, s’écria-t-il, attention ! J’ai bien des annonces à vous faire aujourd’hui.

C’est défendu de lâcher les animaux dans les chemins avant le temps fisqué (fixé) par la loi ; ainsi, tous les animaux qui seront