Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/18

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— XIII —

vin d’enseigner les âmes, inhérent à sa mission sur la terre, eût été sans doute rendre de légitimes hommages à une vérité trop méconnue, qui est moins un privilège pour l’Église qu’un bienfait pour les hommes. Mais Lacordaire jugea que sur le terrain pratique où il était descendu parce que là avait lieu le fort du combat, cette revendication eût desservi, sa cause sans profit pour personne. Moins sacrés, moins complets, mais plus adaptés aux malheurs des temps étaient les droits qu’il venait réclamer. Par une monstrueuse inconséquence, un gouvernement soi-disant protecteur de la liberté pour tous ravissait aux familles la liberté de l’éducation pour s’en attribuer le monopole un État sans religion, c’est-à-dire sans morale, s’instituait le guide indispensable de la jeunesse, et se donnait pour mission de former l’âme dès générations nouvelles. Là était le grand mal et la criante injustice contre lesquels il fallait avant tout réagir. Lacordaire entreprit cette tâche. Et comme elle était aussi ardue en pratique qu’elle paraissait simple en principe, non content d’écrire, il. voulut agir et parler. La charte avait promis de pourvoir dans le plus bref délai à la liberté d’enseignement; mais le gouvernement retardait de tout son pouvoir l’accomplissement de la promesse. Ce qu’il refusait