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nom, apportait en outre à la France, comme complément de sa parole et commentaire de son entreprise religieuse, un livre, la Vie de saint Dominique. Ces pages écrites à l’ombre du noviciat en reflètent les douces teintes, et en respirent le parfum. On y comprend tout ce que le Frère Prêcheur emprunte au cloître de lumières pures, d’autorité surnaturelle, d’onction suave et de protection salutaire. L’auteur ne s’étudie qu’à peindre avec amour son héros qui est aussi son père; et, sans le savoir, il montre ce que lui-même aspire à être désormais. Il conservera le même jet, la même trempe, les mêmes puissances, la même vie; mais en y surajoutant l’esprit d’un grand Ordre et le cœur d’un grand Saint. Encouragé par ces heureux débuts, le P. Lacordaire revint à Rome avec dix jeunes Français qui voulaient, eux aussi, devenir Frères Prêcheurs. Ils y vivaient tous ensemble, absorbés par les graves méditations et les exercices fortifiants du noviciat, quand un ordre inattendu vint les disperser. Le P. Lacordaire devait rester seul à Rome; cinq de ses compagnons iraient continuer leur noviciat à Viterbe, et les cinq autres en Piémont. C’étaient, dit-on, les adversaires de l’orateur de Notre-Dame qui, à force de représenter le nouveau religieux tantôt