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— XXXVII —

qui revenaient, s’empressa d’y ajouter le poids d’odieuses et mesquines persécutions. Mais rien ne put faire reculer le Père Lacordaire retranché derrière le rempart du droit commun. Par la fermeté de son attitude il obligea tous ses ennemis au silence, et la fondation se réalisa. Enfin les Frères Prêcheurs étaient rétablis sur cette terre de France, leur berceau, le premier champ de leur apostolat et l’arène de leurs premiers martyrs! Cette même année le ciel se couvrait de nuages. Les catholiques, las d’attendre la liberté d’enseignement toujours promise par la Charte et toujours refusée par le pouvoir, réclamèrent hautement et avec une sainte hardiesse ce qui n’était que le minimum de leurs droits. Les évêques dirigeaient en personne cette importante campagne. Parmi les croyants, chacun était à son poste, et à l’envi on s’animait au devoir car les fils des croisés étaient résolus à ne pas reculer plus longtemps devant les fils de Voltaire. D’un autre côté, l’État entendait conserver son monopole, et l’Université tout entière ramassait ses forces pour défendre une domination dont elle se trouvait si bien. Alors l’archevêque de Paris, le futur martyr des barricades, Mgr Affre, crut devoir redoubler ses instances auprès du Père Lacordaire pour le rappeler à la chaire de Notre-Dame.