Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/48

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ques lieues de la ville, sur la montagne de Chalais, son deuxième monastère en France, et il y établit le noviciat et la maison d’études de ses jeunes frères. Au milieu de ces conférences et de ces fondations, de ces luttes et de ces victoires si glorieuses à Dieu et à son serviteur, la révolution du 24 février 1848 vint briser en quelques heures le trône de Louis-Philippe, mal assis sur les passions mobiles du peuple et les expédients d’une politique de division, où le respect de l’Église était toujours sacrifié à l’opinion pervertie. La république fut proclamée. Le Père Lacordaire n’avait pas de penchant pour ce gouvernement, qu’il regardait comme impossible dans un pays déchiré par les factions, et où depuis quatorze siècles les tendances monarchiques s’étaient enracinées dans les institutions et les caractères. Toutefois la monarchie venait de tomber, et la rétablir après les deux terribles chutes de 1830 et de 1848 lui paraissait, pour le moment, au-dessus des forces humaines. La république était debout, il en accepta donc loyalement l’essai. Aussi, dès le surlendemain de la révolution, il traversait Paris encore couvert de sang et de barricades, et montant dans la chaire de Notre-Dame, remplie d’un peuple en armes, il lui arrachait des applaudissements en lui montrant