Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/50

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— XLV —

« et la liberté s’entrelaçaient dans les mêmes «plis (1). » L’Ère nouvelle fut créée, avec le Père Lacordaire pour rédacteur en chef. — Mais la France, après avoir secoué un joug qu’aucun principe ne rendait vénérable à ses yeux, devait se refaire une constitution. Dans ce travail difficile et compliqué, il était impossible aux législateurs futurs de ne pas rencontrer sur leur chemin l’Église et ses prérogatives, et de n’avoir pas à décider quelle part on devait lui faire dans la société nouvelle. Puisque les immuables principes de la foi n’allaient pas présider en souverains à ces grandes assemblées, fallait-il refuser de tirer parti des théories en faveur, pour faire à la religion une position honorée et une influence morale dans la nation française ? Les catholiques ne le pensèrent pas. Ils voulurent avoir à l’Assemblée nationale des représentants, et au besoin des défenseurs de leurs croyances. Trois évêques et onze prêtres parurent donc à la Chambre, et parmi eux le Père Lacordaire, l’élu de Marseille. Il se présenta à l’Assemblée nationale revêtu de sa robe monastique, au milieu des applaudissements enthousiastes de la foule. Le lendemain,

(4) Mémoires.