Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/62

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Mais, quelque consolants que fussent les résultats obtenus à Sorèze, le Père Lacordaire restait inquiet. Ces jeunes gens qui faisaient sa joie lui échappaient successivement pour rentrer dans le monde, et il voulait les y suivre afin de protéger leur foi. Pour cela, il entreprit d’exposer toute la morale chrétienne dans une série de lettres adressées à un jeune homme. Il devait étudier Jésus-Christ comme fondateur de la vie chrétienne dans les Écritures et dans l’Église ; le culte de Jésus-Christ dans les prêtres, les évêques et le pape, puis dans les vertus, les sacrements, les mystères et la liturgie. Déjà il avait fait paraître trois de ces lettres. Mais d’autres devoirs considérables vinrent interrompre un travail si heureusement commencé. En 1858, il fut une seconde fois élu Supérieur de la Province dominicaine de France ; cet honneur était encore un dévouement : aussi il l’accepta avec son ordinaire générosité, et renvoya à sa sortie de charge le complément de son nouvel ouvrage. Hélas ! le moment de l’achever ne devait jamais venir ! Vers le même temps, de graves événements politiques et religieux ébranlaient l’Europe. Avec l’aide de la France, l’Italie avait attaqué l’Autriche, maîtresse de plusieurs de ses provinces. La grandeur de la lutte et l’importance