Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/23

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sa phonétique ou autres subtilités d’un aloi douteux. Toute une intellectualité sur laquelle il n’y a déjà plus à compter, mais dont l’intérêt rétrospectif n’est cependant pas à désavouer, s’est épuisée, parmi toutes espèces de préoccupations prosodiques, à la recherche de ces futilités. Se gaussant des façons admises, reniant le passé, récusant tous les talents, mais, par ailleurs, s’ ingéniant au particularisme et à l’outrance, elle aboutit à des proclamations dérisoires. La vie normale et saine lui parut abominable ; la santé une tare monstrueuse, et l’amour, tel qu’il avait été compris jusqu’alors, une sentimentalité de jobard. L’exceptionnel devint seul digne d’attention, et l’anomalie fut de vogue. Pour esbrouffer le bourgeois, on affecta des perversités singulières, des aberrations sans nom, et quelques-uns, des plus impudents ou des plus mystificateurs, firent de la déchéance morale de Verlaine (dont l’œuvre reste si souvent loin d’eux) un critérium de génie, et de cette lamentable guenille humaine que le vice et la maladie avaient faite de sa personne aux derniers temps de son existence, une