Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/73

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Ah ! pourquoi tout cela, la révolte et son crime,
Et toujours la vindicte à son geste impuissant,
Si ce n’est pour noyer dans un spasme et du sang
Ce sanglot d’espérance à jamais qui l’opprime !

Ce sanglot que longtemps il contient sur sa couche,
Mais qui, trop gros d’angoisse, un jour, et plein de fiel,
De son cœur ulcéré lui remonte à la bouche,
Et fait de sa prière un blasphème à ton ciel.

Ah ! que réclame-t-il dont tu lui fus avare ?
Ce n’est point pour le pain qu’ont trahi ses semailles
Que ricane à ses dents cette âpreté barbare :
Son tourment, né d’ailleurs, n’atteint pas ses entrailles.

Mais c’est lui dont sans fin tu le voulus poursuivre,
Lorsque dans sa pensée éveillant ton mystère,
Tu créas, par delà son morne instinct de vivre,
La superstition du bonheur sur la terre.