Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dis-moi, par cette enfant, la tâche que je dois.
Rends-moi pareil à ceux qui, sachant ton mystère.
S’en furent, l’âme en fleur, comme un lys calme aux doigts
Interpréter leur songe aux puissants de la terre.

— Et la voix s’éleva, d’eux venue, ou de moi.
De toi-même, pauvrette, ou d’un dieu, l’oubliai-je.
Et devant le passé comme au fil d’un cortège.
Confronta leurs destins à mon acte de foi.

Je les vis : ils allaient, dévalant d’âge en âge.
Et comme aux lointains d’ombre ils s’effaçaient infimes.
Des lueurs, par instants, prolongeaient leur passage.
Et les temps accomplis s’éclairaient sur les cîmes.

Et mon rêve, évoquant l’exode prophétique.
Cohortes dont l’Histoire au sein des épouvantes
Ralliait la légende à son flambeau tragique.
Sur le fond de la nuit vit ces fresques mouvantes.