Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/85

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Vois, — des villes soudain ont grandi sur leur trace.
Et ceux qui las d’errer s’y gardent des dangers.
Courbant leur front rebelle, et muets sur leur race.
S’y regardent entre eux comme des étrangers…

Alors, vois des remparts joindre les citadelles ;
Et sonnant aux échos des murailles, rapides.
Entends les lourds marteaux brandis des infidèles
Qui forgent à grands coups les glaives fratricides.

Sous les reflets blafards qui tombent des lanternes,
Par la ruelle torte en couloirs dans l’enclave.
Ils vont, couvant la fièvre au fond de leur œil cave.
Et les calamités se glissent aux poternes.

— Pourtant, dans l’air bleui des soirs, sur la colline.
L’holocauste qui fume est un encens vermeil
Dont l’écharpe légère en s’élevant s’incline
Vers la glèbe et les bois défaillant au sommeil...