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se complaira-t-elle à laisser s’éterniser en certains coins du globe, comme le survivant d’un temps heureux, ce communisme foncier, à la fois propriété collective et usufruit individuel, qui, avec la dessa javanaise, le mir russe, les allmenden de la Suisse et de l’Allemagne, continue de nos jours l’âge d’or chanté par les poètes latins, « l’âge d’or si cher à la poésie, l’âge du bonheur facile et de la concorde universelle ».

Précisons. Cette forme de communisme foncier, il n’est pas étrange qu’elle se soit perpétuée jusqu’à nos jours ; on peut s’étonner seulement que ce soit en pleine Europe, l’Europe de la propriété individuelle. Car pour le reste du monde, de même qu’on y retrouvera l’humanité à tous les degrés de la civilisation, on y rencontrera la propriété à tous les stades de son évolution. Et précisément parce que les vestiges du passé étaient souvent effacés, si l’on a pu reconstituer l’histoire de la propriété, ce sont les explorateurs, autant que les historiens, qui nous en ont apporté les éléments. Si bien que de nos jours il suffit de faire le tour du monde pour retracer toute l’évolution du droit de propriété. On y trouvera même l’équivalent des époques primitives chez les sauvages errant dans les forêts centrales de Bornéo ou de Ceylan, chez les Bochimans de l’Afrique Centrale, les Fuégiens de la Terre de feu,

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