Page:Laforgue - Œuvres complètes, t1, 1922.djvu/150

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Ainsi, mon idéal sans bride
T’ubiquitait de ses sanglots,
Ô calice loyal mais vide
Qui jouais à me rester clos ?
Ainsi dans la nuit investie,
Sur tes pétales décevants,
L’Ange fileur d’eucharisties
S’afflige tout le long du vent.

Le vent assiège,
Dans sa tour,
Le sortilège
De l’Amour ;
Et, pris au piège,
Le sacrilège
Geint sans retour.

Ô toi qu’un remords fait si morte,
Qu’il m’est incurable, en tes yeux,
D’écouter se morfondre aux portes
Le vent aux étendards de cieux !
Rideaux verts de notre hypogée,
Marbre banal du lavabo,
Votre hébétude ravagée
Est le miroir de mon tombeau.