Page:Laforgue - Œuvres complètes, t1, 1922.djvu/266

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Pour moi, déboulonné du pôle de stylite
Qui me sied, dès qu’un corps a trop de son secret,
J’affiche : celles qui voient tout, je les invite
À venir, à mon bras, des soirs, prendre le frais.

Or voici : nos deux Cris, abaissant leurs visières,
Passent mutuellement, après quiproquos,
Aux chers peignes du cru leurs moelles épinières
D’où lèvent débusqués tous les archets locaux.

Et les ciels familiers liserés de folie
Neigeant en charpie éblouissante, faut voir
Comme le moindre appel : c’est pour nous seuls ! rallie
Les louables efforts menés à l’abattoir !

Et la santé en deuil ronronne ses vertiges
Et chante, pour la forme : « Hélas ! ce n’est pas bien,
» Par ces pays, pays si tournoyants, vous dis-je,
» Où la faim d’Infini justifie les moyens. »

Lors, qu’ils sont beaux les flancs tirant leurs révérences
Au sanglant capitaliste berné des nuits,
En s’affalant cuver ces jeux sans conséquence !
Oh ! n’avoir à songer qu’à ses propres ennuis !