Page:Laforgue - Œuvres complètes, t1, 1922.djvu/88

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« Tu t’en vas et tu nous laisses,
Tu nous laiss’s et tu t’en vas,
La source des frais rosiers baisse,
Vraiment ! Et lui qui ne vient pas… »

Il viendra ! Vous serez les pauvres cœurs en faute,
Fiancés au remords comme aux essais sans fond,
Et les suffisants cœurs cossus, n’ayant d’autre hôte
Qu’un train-train pavoisé d’estime et de chiffons.

Mourir ? peut-être brodent-elles,
Pour un oncle à dot, des bretelles ?

— « Jamais ! Jamais !
Si tu savais !

« Tu t’en vas et tu nous quittes,
Tu nous quitt’s et tu t’en vas,
Mais tu nous reviendras bien vite
Guérir mon beau mal, n’est-ce pas ? »

Et c’est vrai ! l’Idéal les fait divaguer toutes,
Vigne bohème, même en ces quartiers aisés.
La vie est là ; le pur flacon des vives gouttes
Sera, comme il convient, d’eau propre baptisé.