qui caractérisent l’émigrant japonais de par le monde.
24 novembre. — Mes compagnons m’ont fait observer que les femmes du pays ne portent pas toutes leurs cheveux de la même façon ; il suffit d’un peu d’attention pour savoir si une jeune fille est courtisée ou si elle ne l’est pas ; si une femme est veuve ou épouse, et, parmi les veuves, si elles sont disposées ou non à se remarier.
Quant aux hommes même chez ceux des classes inférieures, on y découvre sans peine le sentiment de dignité. Tout Japonais, même celui qu’on nomme le coolie, le manœuvre, veut être respecté ; il y a chez eux une sorte de fierté, qui a ses racines dans une conception supérieure de la personnalité et du droit de chacun. Commandez brusquement un coolie, a dit papa, et il va vous rire à la barbe ; tout pauvre qu’il soit, il ne peut comprendre que nous ayons le droit de le gourmander.
18 décembre. — Grosse nouvelle, profond émoi. Rien n’était plus propre à nous étonner et à nous réjouir, que ce que papa vient de rapporter à ses amis de la mission. Il y a des chrétiens au Japon, des chrétiens en communion avec Rome ; un missionnaire l’a dit, à Noël, nous pourrons aller à la messe de minuit !
Comme à Montréal ? ai-je demandé, tout ému. Nous verrons bien, m’a-t-on répondu.