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de m. lagrange

qu’à l’âge de seize ans[1] il était Professeur de Mathématiques dans l’École royale d’Artillerie. L’extrême jeunesse d’un Professeur n’est pour lui qu’un avantage de plus, quand il a manifesté des talents extraordinaires et que ses élèves ne sont plus des enfants ; tous ceux de M. Lagrange étaient plus âgés que lui, et n’en étaient pas moins attentifs à ses leçons. Il en distingua quelques-uns dont il fit ses amis.

De cette association naquit l’Académie de Turin, qui publia en 1759 un premier volume, sous le titre d’Actes de la Société privée. On y voit le jeune Lagrange dirigeant les recherches physiques du médecin Cigna et les travaux du marquis de Saluces. Il fournissait à Foncenex la partie analytique de ses Mémoires, en lui laissant le soin de développer les raisonnements sur lesquels portaient ses formules. En effet, on remarque déjà dans ces Mémoires cette marche purement analytique qui depuis a fait le caractère des grandes productions de Lagrange. Il avait trouvé une nouvelle théorie du levier. Elle fait la troisième Partie d’un Mémoire qui eut beaucoup de succès ; Foncenex, pour récompense, fut mis à la tête de la marine que le Roi de Sardaigne formait alors. Les deux premières Parties paraissent du même style et de la même main ; sont-elles également de Lagrange ? Il ne les a pas expressément réclamées, mais ce qui peut diriger nos conjectures sur le véritable auteur, c’est que Foncenex cessa bientôt d’enrichir les Recueils de la nouvelle Académie, et que Montucla, ignorant ce qui nous a été révélé par M. Lagrange à ses derniers instants, s’étonne que Foncenex, après s’être annoncé si avantageusement, ait interrompu des recherches qui pouvaient lui faire un grand nom.

  1. D’autres disent quinze ou dix-neuf.