Page:Lagrange - Œuvres (1867) vol. 1.djvu/237

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tions différentielles d’un degré quelconque, et contenant un nombre quelconque de variables, pourvu qu’elles ne paraissent que sous une forme linéaire. Aussi est-ce une justice qu’il faut rendre à ce savant Géomètre, que de reconnaître que nous lui devons le principal secours qui nous a aidé à franchir les difficultés que lui-même semble avoir crues insurmontables à l’analyse.

À l’égard des procédés de nos deux méthodes, ils ne diffèrent d’abord entre eux que parce que l’on a substitué, dans les derniers, des différenciations et des intégrations au lieu des sommes et des différences algébriques qui se trouvent dans les autres ; mais, comme on pourrait craindre que ces opérations n’entraînassent les inconvénients qu’on a indiqués dans le no XV des Recherches précédentes, il me paraît utile de développer cet objet plus en détail, en rapprochant l’analyse que j’ai donnée ci-dessus de celle du Chapitre III des mêmes Recherches.

J’imagine d’abord qu’au lieu de la simple équation générale qui appartient à tous les points mobiles, il y en ait une infinité dont chacune représente le mouvement de chacun des points en particulier ; mouvement qui dépend d’ailleurs de tous les autres, puisque la différentielle qu’on prend, en ne faisant varier que exprime la différence seconde des valeurs de pour trois points consécutifs. Je multiplie donc chacune de ces équations par un coefficient indéterminé ou plutôt par la quantité en regardant comme une variable qui peut convenir à toutes les équations en général, et j’en prends la somme par une intégration indiquée à la manière ordinaire.

Maintenant, comme il s’agit de joindre ensemble les coefficients de chaque valeur de qui répond à chaque point mobile, je transforme mon équation intégrale en sorte que les différentielles de dépendantes de s’évanouissent.

Les transformations dont je fais usage dans cette occasion sont celles qu’on appelle intégrations par parties, et qui se démontrent ordinairement par les principes du calcul différentiel ; mais il n’est pas difficile de voir qu’elles ont leur fondement dans le calcul général des sommes