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veur à écarter de la reproduction toute jument ayant ou ayant eu un exomphale ; cependant, s’il est accidentel, il est certain que la mère ne le transmettra pas à ses descendants, si toutefois il n’y a pas prédisposition avant l’accident.

La configuration géologique du sol a une certaine influence sur le développement des exomphales. Les pays bas et humides nourrissent presque toujours des animaux lymphatiques, dont les fibres organiques se laissent distendre par manque de tonicité. Ces pays, en outre, fournissent des herbages abondants, peu nutritifs, gorgés d’eau, que les animaux prennent en quantité considérable, par suite la cavité abdominale se trouve distendue par les viscères qui ont acquis des dimensions énormes. Cette distension de la cavité, de concert avec le poids considérable des viscères, tendent à rupturer le tissu muqueux, encore faible dans le jeune âge.

Nous voyons donc que dans ces pays il y a une double cause agissant à la fois : le peu de résistance des fibres de la cavité abdominale, conséquence du lymphatisme, et l’augmentation du poids et du volume que les viscères ont acquis, par suite d’une alimentation aqueuse et très-abondante. Les années et les saisons pluvieuses, humides, agissent dans le même sens et pour les mêmes raisons que les pays marécageux.

On a remarqué aussi que les animaux de races distinguées étaient moins fréquemment atteints de cette infirmité que les animaux de races communes. Ce fait s’explique très-bien par l’hygiène bien mieux entendue chez les premiers que chez les derniers ; les uns présentent des proportions harmonieuses, les autres au