Page:Lahor - Œuvres, L’Illusion, Lemerre.djvu/191

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Je suis l’amour, l’amour qui tourmente les flots,
Soulève et fait vibrer les océans immenses,
Et la chaleur, par qui les germes sont éclos,
Et le printemps, qui fait se gonfler les semences.

Je suis dans tout, je suis la fraîcheur de la nuit,
Et je suis dans l’éther la lune qui vous aime,
Et l’ouragan aussi, l’éclair ardent qui luit ;
Car la création entière est mon poème,

Est un poème étrange où se mêlent des pleurs,
Et dont vous, ô mortels, vous êtes les pensées,
Ô vous qui partagez ma joie et mes douleurs,
Et l’ennui des éternités déjà passées !