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nés, que vous l’avez arrosée de vos sueurs et que vous y mourrez. Restez attachés à cette terre inhospitalière et désolée, mais que vous chérissez quand même, car elle est votre petite patrie qu’on aime souvent plus que la grande, parce que les liens qui vous y attachent sont plus intimes.

C’est la main de Dieu qui a conduit vos ancêtres ici après le « grand dérangement » ; et vous avez répondu à son attente, parce que vous descendez de cette race valeureuse de Francs qui ne meurt pas, en dépit des persécutions.

Il rendit un tribut d’hommages particuliers à la famille Guillou qu’il compara aux familles patriarcales d’autrefois.

Le souvenir de cette fête est resté gravé profondément dans la mémoire des habitants de la Côte-Nord et de ceux de Havre-Saint-Pierre en particulier.


XV


La communauté des Sœurs de Notre-Dame-de-la-Garde prospéra, grâce au dévouement des nouvelles religieuses, mais aussi à cause des ressources abondantes que leur procurait l’inépuisable trésor de la fondatrice, mis en commun pour le bénéfice de l’œuvre.

Des demandes affluèrent de partout sur la Côte pour la fondation de missions. On dut parer aux plus pressantes sollicitations d’abord, mais dans la suite quatorze maisons furent établies, à mesure que se faisait le recrutement de la communauté.

Des âmes d’élite vinrent de toutes les parties du pays se joindre aux fondatrices et, bientôt, la communauté atteignit son plein développement.

Mère Saint-Vincent-de-Paul faisait une visite bisannuelle à chaque mission, où on la voyait toujours arriver comme la messagère du Seigneur.