Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/176

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rité dans celui qui voudroit déterminer, d’une manière positive, ce que l’homme peut savoir, et ce qu’il est condamné à ignorer toujours, que dans celui qui, étudiant les faits, examinant les suites des relations qui existent entre différens corps physiques, et consultant toutes les inductions, lorsque la grossièreté de ses sens ne lui permettroit plus de trouver lui-même les preuves des certitudes morales qu’il auroit su acquérir, feroit des tentatives soutenues pour reconnoître les causes des phénomènes de la nature, quelles qu’elles puissent être.

S’il étoit question d’objets hors de la nature, de phénomènes qui ne fussent pas physiques ou le résultat de causes physiques, sans doute ces sujets seroient au-dessus de l’intelligence humaine ; car elle ne sauroit avoir aucune prise sur ce qui peut être étranger à la nature.

Or, comme, dans cet ouvrage, il ne s’agit particulièrement que des animaux ; et comme l’observation nous apprend que, parmi eux, il y en a qui possèdent la faculté de sentir, qui se forment des idées, qui exécutent des jugemens et différens actes d'intelligence ; en un mot, qui ont de la mémoire ; je demanderai ce que c’est que cet être particulier qu’on nomme esprit dans le passage cité ci-dessus ; être singulier qui est, dit-on, en rapport avec les actes du cerveau, de manière