Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/273

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qui fut d’abord affecté, l’effet général du système, c’est-à-dire, la sensation.

Quant à ce que dit Cabanis d’une réaction semblable que les nerfs exerceroient sur les parties musculaires pour les mettre en mouvement, je crois que cette comparaison de deux actes si différens du système nerveux n’a rien de fondé, et qu’une simple émission du fluide des nerfs qui, de son réservoir, est envoyé aux muscles qui doivent agir, est suffisante : il n’y a là aucune nécessité de réaction nerveuse.

Je terminerai mes observations sur les causes physiques du sentiment par les réflexions suivantes, dont le but est de montrer que l’on commet une erreur, soit en confondant la perception d’un objet avec l’idée que peut faire naître la sensation du même objet, soit en se persuadant que toute sensation donne toujours une idée. éprouver une sensation ou la distinguer, sont deux choses très-différentes : la première, sans la seconde, ne constitue qu’une simple perception ; au contraire, la seconde, qui est toujours jointe à la première, en donne uniquement l’idée.

Lorsque nous éprouvons une sensation de la part d’un objet qui nous est étranger, et que nous distinguons cette sensation, quoique ce ne soit qu’en nous-mêmes que nous sentions, et qu’il nous faille faire une ou plusieurs comparaisons pour