Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/386

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que si le fluide nerveux rapporte simplement cette modification particulière de son agitation au sentiment intérieur de l’individu, il ne fait que rendre l’idée sensible ou présente à la conscience de cet individu ; mais si le fluide dont il s’agit, au lieu de ne traverser que les traits ou l’image d’une seule idée, se partage en plusieurs masses qui, chacune, se dirigent sur une idée particulière, et qu’ensuite ces masses se réunissent toutes, le mouvement moyen qui en résultera dans la masse commune, imprimera, dans l’organe, une idée nouvelle et complexe, et de suite en rapportera le produit à la conscience de l’individu.

Si nous nous formons des idées complexes avec des idées simples déjà existantes, nous aurons, dès qu’elles seront imprimées dans notre organe, des idées complexes du premier ordre : or, il est évident que si nous comparons ensemble plusieurs idées complexes du premier ordre, par les mêmes moyens organiques avec lesquels nous avons comparé plusieurs idées simples, nous obtiendrons un résultat, c’est-à-dire, un jugement dont nous nous formerons une nouvelle idée, et celle-ci sera une idée complexe du second ordre, puisqu’elle proviendra de plusieurs idées complexes du premier ordre déjà acquises. On sent que, par cette voie, des idées complexes