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de 7,261 livres 16 sous 4 deniers. En 1724, il était aussi fait mention d’une confrérie de sœurs de Notre-Dame de Bon-Secours, constituée, pour pratiquer diverses œuvres de piété et de charité, par des femmes n’exerçant pas de métier particulier.

Au point de vue professionnel, ceux qui pratiquaient un art ou un métier étaient organisés en corporations, au premier rang desquelles était celle des avocats[1]. La fête de saint Yves, que les avocats célébraient en grande pompe, était l’occasion naturelle de débiter quelque discours, dont M. Lymon de La Belleissue nous a conservé dans ses mémoires le type affecté et solennel.

Parmi les autres corporations[2], il en est trois qui méritent d’être mentionnées :

Les perruquiers, barbiers, baigneurs et étuvistes, parce qu’on peut étudier, dans un registre conservé aux Archives municipales, leur organisation, sous l’autorité du lieutenant du premier chirurgien du roi ;

Les imprimeurs, libraires, apothicaires et filotiers, à cause de leur groupement singulier[3] et surtout de l’an-

  1. Chaque corporation avait ses armoiries. Les avocats portaient : d’argent à un Saint-Yves de carnation, vêtu en robe de palais de sable, tenant en sa dextre un sac de même avec l’étiquette d’argent.
  2. À côté de ces corporations établies à Saint-Brieuc. nous rappellerons aussi, comme souvenir essentiellement briochin, la confrérie et communauté des Boursiers de Paris, que nous avons déjà citée (page 28). Le 25 février 1398, le roi avait permis « a plusieurs bonnes gens faiseurs de bourses, nez de la nacion du pays de Bretaigne et d’ailleurs, demourans en nostre ville de Paris, qui avoient puis nagueres et encore ont volonte et devocion a saint Brieuc des Vaux », de s’assembler dans l’une des églises de Paris, en forme de confrérie. Plusieurs ordonnances intervinrent dans les siècles suivants en faveur des Boursiers, dont les règlements conservèrent toujours un caractère religieux, si l’on en juge par un passage de celui du 23 juin 1749 : « Nul maître de la communauté ne pourra montrer, vendre ni débiter des marchandises des dits métiers, les fêtes solennelles de l’année, les saints jours des dimanches, fêtes de Saint-Brieuc et de Notre-Dame de La Fontaine, patrons de la communauté. » (Statuts de la confrérie publiés à Paris, en 1756 et 1774).
  3. Les armoiries de cette corporation rappelaient les trois professions exercées par ses membres : d’azur à trois écussons d’argent posés 2 et 1, le 1er chargé d’un livre de gueules fermé ; le 2e, d’un mortier de même, garni de son pilon ; le 3e, d’un écheveau de fil de gueules lié et suspendu en chef.