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avec les jouissances passagères qu’il procure, il est permis de regretter qu’on n’ait pas donné à ce joli monument la place qu’il mérite dans un autre quartier. Commencé en 1879, sur les plans de M. Angier, il n’a été ouvert qu’en 1884.

Du quartier des Halles, on communique avec le centre de la ville par plusieurs rues courtes et tortueuses. Il faut s’arrêter au coin de la rue des Pavés-Neufs et de la rue Saint-Gilles, pour examiner le pignon à mâchicoulis, les sculptures du portail et la colonnade intérieure d’un hôtel du xve siècle, auquel la tradition a conservé le nom d’hôtel de Rohan, sans qu’on puisse affirmer qu’il ait été habité par quelque membre de cette famille célèbre (p. 54).

Un peu sur la droite, au carrefour des rues Saint-Gouéno, Traversière et Saint-Gilles, s’élève une belle maison du xviie siècle, dont la porte a été reproduite par la gravure.

À l’extrémité de la rue Saint-Gilles, en contournant à gauche la cathédrale, on aperçoit, à travers les cours des maisons qui bordent la rue de la Préfecture, l’ancien palais épiscopal aux vastes salles. À l’une des extrémités, dans la direction de la mairie, une salle voûtée rappelle les anciennes archives ; à l’autre extrémité, à la porte de l’imprimerie où l’on a composé l’Histoire de Saint-Brieuc, s’élève un beau pavillon, hors de proportion avec la partie subsistante du vieil évêché. C’était le commencement d’un plan grandiose conçu par M. de Bellescize, et interrompu par la Révolution. En faisant des fouilles dans le jardin, on a trouvé des écussons d’évêques et des débris de la chapelle Saint-Gilles, qui s’ouvrait sur la rue de ce nom. Voilà tout ce qui reste de la demeure épiscopale qui, au temps de sa splendeur, s’étendait jusqu’au ruisseau Josse. Ses magnifiques jardins, qu’une rue va, dit-on, entamer vis-à-vis de l’hôtel des Postes, offrent encore, dans plusieurs habitations particulières, le charme de la campagne au milieu de la ville.

L’ancien palais épiscopal communiquait avec la cathédrale par un passage, dit Entre les portes. Ces portes furent détruites en 1790, à la grande satisfaction du public ; mais on voit encore, sur l’un des contreforts, un débris de l’arcade qui venait s’y appuyer.