Le Seigneur m’a livré la race criminelle
Des superbes enfants d’Ammon.
Levez-vous, ô Saül ! et que l’ombre éternelle
Engloutisse jusqu’à leur nom !
Que vois-je ? vous tremblez, orgueilleux oppresseurs !
Le héros prend sa lance,
Il l’agite, il s’élance ;
À sa seule présence,
La terreur de ses yeux a passé dans vos cœurs.
Fuyez !… Il est trop tard : sa redoutable épée
Décrit autour de vous un cercle menaçant,
En tout lieu vous poursuit, en tout lieu vous attend ;
Et, déjà mille fois dans votre sang trempée,
S’enivre encor de votre sang.
Son coursier superbe
Foule comme l’herbe
Les corps des mourants ;
Le héros l’excite,
Et le précipite
À travers les rangs ;
Les feux l’environnent,
Les casques résonnent
Sous ses pieds sanglants :
Devant sa carrière
Cette foule altière