Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 16.djvu/185

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Par des inflexions plus lentes et plus molles,
Déjà la lassitude endormait leurs paroles,
Comme des gouttes d’eau qui tombent de ses bords
Le vase en s’épuisant abaisse les accords ;
Leur paupière, où pesait une si longue aurore,
Se fermait, se rouvrait pour se revoir encore ;
Leurs lèvres, où les mots ne faisaient plus qu’errer,
Comme en songe déjà semblaient les murmurer ;
Leurs têtes, sous le poids du bonheur affaissées,
S’appuyaient l’une l’autre ainsi que deux pensées ;
Et le sommeil, touchant les yeux des deux amants,
Assoupit de leurs cœurs les derniers battements.