Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 16.djvu/211

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Et ses ailes, de l’âme éblouissant emblème,
S’ouvraient et se fermaient avec le livre même.


Le vieillard, insensible à l’écho de leurs pas,
Les yeux sur ces objets, ne les soulevait pas.
Au passage muet de secrètes pensées,
On voyait remuer ses lèvres cadencées ;
Et l’oreille entendait à demi des accents
Dont parfois le silence entrecoupait le sens.


«  Ô Père, disait-il, de toute créature,
» Dont le temple est partout où s’étend la nature,
» Dont la présence creuse et comble l’infini,
» Que ton nom soit partout dans toute âme béni !
» Que ton règne éternel, qui tous les jours se lève,
» Avec l’œuvre sans fin recommence et s’achève !
» Que par l’amour divin, chaîne de ta bonté,
» Toute volonté veuille avec ta volonté !
» Donne à l’homme d’un jour que ton sein fait éclore
» Ce qu’il lui faut de pain pour vivre son aurore !
» Remets-nous le tribut que nous aurons remis
» Nous-même en pardonnant à tous nos ennemis.
» De peur que sur l’esprit l’argile ne l’emporte,
» Ne nous éprouve pas d’une épreuve trop forte ;
» Mais toi-même, prêtant ta force à nos combats,
» Fais triompher du mal tes enfants d’ici-bas ! »
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