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Elle trouve au sommet de la tour solitaire

Une tuile pour ses petits ;

Le passereau n’a pas semé la graine amère.
Mais de tous ses enfants la Providence est mère :
L’une a le toit du riche, et l’autre a ses épis ! »

LE CHŒUR.

Nous sommes l’hirondelle errante et sans asile,
Le toit de l’étranger nous prête ses abris ;

Le passereau de l’Évangile,

Nous ne moissonnons pas, et nous sommes nourris !

DEUXIÈME VOIX.

Que disait-il encor ?

PREMIÈRE VOIX.

Que disait-il encor ?« Voyez sur la verdure

Éclater le lis du vallon !
Pour se composer sa parure

Il n’a filé de lin, ni tissu de toison ;
Et pourtant sa tunique est plus riche et plus pure

Que les robes de Salomon ! »

LE CHŒUR.

Nous sommes les lis des vallées :
Les tièdes laines des brebis
Par nous n’ont point été filées,

Et la main invisible a tissé nos habits !

DEUXIÈME VOIX.

Et nous, enfants, que peut notre reconnaissance ?
Nos toits sont sans trésor, et notre âge impuissant :
Nous n’avons que nos mains à lever en silence