Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 3.djvu/190

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Ces feuilles où tremblent des larmes,
Ces fraîches haleines des bois,
Ô Nature, avaient trop de charmes
Pour n’avoir pas aussi leur voix !

Et cette voix mystérieuse
Qu’écoutent les anges et moi,
Ce soupir de la nuit pieuse,
Oiseau mélodieux, c’est toi !

Oh ! mêle ta voix à la mienne !
La même oreille nous entend ;
Mais ta prière aérienne
Monte mieux au ciel qui l’attend.

Elle est l’écho d’une nature
Qui n’est qu’amour et pureté,
Le brûlant et divin murmure,
L’hymne flottant des nuits d’été.

Et nous, dans cette voix sans charmes
Qui gémit en sortant du cœur,
On sent toujours trembler des larmes,
Ou retentir une douleur !