Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 3.djvu/57

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Dès que l’humaine nature
Se plie au joug de ta foi,
Elle s’élève et s’épure
Et se divinise en toi.
Toutes ses vaines pensées
Montent du cœur, élancées
Aussi haut que son destin ;
L’homme revient en arrière,
Fils égaré de lumière
Qui retrouve son chemin !

Les troubles du cœur s’apaisent,
L’âme n’est qu’un long soupir ;
Tous les vains désirs se taisent
Dans un immense désir.
La paix, volupté nouvelle,
Sens de la vie éternelle,
En a la sérénité :
Du chrétien la vie entière
N’est qu’une longue prière,

Un hymne en action à l’immortalité.


Et les vertus les plus rudes
Du stoïque triomphant
Sont les humbles habitudes
De la femme et de l’enfant ;
Et la terre transformée
N’est qu’une route semée
D’ombrages délicieux,
Où l’homme en l’homme a son frère,
Où l’homme à Dieu dit : « Mon père ! »
Où chaque pas mène aux cieux.