Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 30.djvu/118

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Demain, quand le sommeil aura, par un long rêve,
De ses membres brisés renouvelé la séve,
Il nous racontera quel sort mystérieux,
À travers les déserts le conduit en ces lieux,
Ce qu’il est, ce qu’il veut, ce qu’il vit chez les hommes ;
Et lui-même, ô ma fille ! il saura qui nous sommes !… »
Tout en parlant ainsi, le vieillard, qui marchait,
Des bords d’un lac limpide à pas lents s’approchait ;
Éloïm admirait et suivait en silence,
Et la jeune beauté, dont le pas les devance,
Échappant à leurs yeux, courait, d’un pied léger,
Préparer le repas du divin étranger.
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II


Quelques semaines après, j’écrivis un second chant du même poème, intitulé les Chevaliers. J’avais le Tasse et l’Arioste de bien loin dans l’imagination. Je comptais toucher successivement toutes les cordes graves et sensibles de la poésie épique ou élégiaque dans cette œuvre sans fin commencée trop jeune et interrompue avant le temps. En voici quelques fragments négligés après bien des années au fond de mon portefeuille.


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Cependant, le cœur plein de deuil et de tristesse,
Béranger, maudissant le poids de sa vieillesse,