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ces galeries et de ce parterre, un visage qui pût me rappeler les traits de Clotilde, et si je l’avais trouvé, je n’aurais pas pu m’empêcher de pousser un cri.

En quittant Naples, ma grand-mère me ramena par San Germano dans son vieux château au pied des Abruzzes. Je fus étonnée d’y trouver mon tuteur avec le prince de *** et quelques hommes de loi réunis qui semblaient y attendre mon arrivée. Un air de mystère et de fête régnait dans l’antique demeure. Le soir, des conférences secrètes eurent lieu entre mon tuteur et ma grand-mère. Elle s’agitait et pleurait beaucoup, tout en affectant avec moi un air de félicitation et de joie. Je n’ai pas le courage de vous dire le reste. »

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XXIII


Ces circonstances, sur lesquelles Régina répugnait à revenir, même par un mot, dans les conversations sans fin que j’ai eues avec elle plus tard, étaient celles de son mariage, moitié surprise, moitié violence, avec le prince ***. Le prince était presque un vieillard ; il était parent de la comtesse Livia, il avait une grande fortune ; Régina devait elle-même alors en posséder une assez considérable par l’absence d’héritiers mâles dans la famille. La réunion de ces deux branches par un mariage disproportionné d’âge devait réunir de grandes terres sur la tête des descendants du prince *** et de Régina. La grand’mère, qui détestait le prince ***, qui redoutait le tuteur, qui était à la fois