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repousse, et que de reprendre une vie qu’elle m’a donnée avant même de m’avoir connu. Les choses en sont là, elles ne peuvent durer longtemps ainsi.

« Oh ! que n’es-tu là pour me conseiller et pour m’entraîner peut-être ! Je sens que je vais jouer mille fois plus que ma vie : la vie et la réputation de Régina ! Mais je n’ai pour conseil que le délire dont je suis nuit et jour possédé ! Ah ! il vient des jours où le délire est la seule inspiration possible !

« Je t’écrirai avant peu de jours, si je suis encore libre ou vivant. »

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XXV


Cette lettre avait été la dernière avant la catastrophe qui avait jeté Saluce au château Saint-Ange et la comtesse avec Régina en France. Voici comment : ce drame d’amour s’était dénoué comme ils se dénouent tous par des déchirements et par des larmes. Régina me raconta tous les détails que Saluce, prisonnier alors, ne pouvait plus m’écrire.


XXVI


Saluce, par l’intermédiaire du frère de la nourrice de Régina, était parvenu à mettre dans ses intérêts un pauvre jardinier du Transtevère, leur parent, qui cultivait un petit