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ACTE II, SCÈNE II

Entre comme un présage heureux pour le dessein
Encore irrésolu qui couve dans mon sein.
Mais pourquoi veilles-tu si tard, mon Adrienne,
Quand tu devrais dormir, confiante et sereine,
Comme Moïse enfant dormait dans son berceau,
Que la honte de Dieu fit surnager sur l’eau ?
Ne crains rien !

adrienne.

Ne crains rien ! Mais, mon oncle ; oserai-je introduire
Quelqu’un qui m’a prié vers vous de le conduire ?

toussaint.

À cette heure ? Quelqu’un ? Quel mystère imprévu !
Parle ! sais-tu qui c’est ?

adrienne.

Parle ! sais-tu qui c’est ? Je ne l’ai jamais vu.
C’est un moine couvert d’un vêtement de bure
Dont un capuchon blanc ombrage la figure ;
Il a trompé la garde en passant au milieu ;
Il demande à vous voir en hâte au nom de Dieu.

toussaint.

Qu’il entre à ce saint nom ; toi, demeure à la porte.

À part.

L’innocence et la foi sont une sûre escorte :

Adrienne sort.

D’ailleurs, malgré l’habit et tous les faux semblants,
Je saurais démasquer un espion des blancs.