Pourtant chaque atome est un être !
Chaque globule d’air est un monde habité ;
Chaque monde y régit d’autres mondes peut-être,
Pour qui l’éclair qui passe est une éternité !
Dans leur lueur de temps, dans leur goutte d’espace,
Ils ont leurs jours, leurs nuits, leurs destins et leur place ;
La pensée et la vie y circulent à flot ;
Et pendant que notre œil se perd dans ces extases,
Des milliers d’univers ont accompli leurs phases
Entre la pensée et le mot !
Ô Dieu ! que la source est immense
D’où coule tant de vie, où rentrent tant de morts !
Que perçant l’œil qui porte à de telle distance !
Qu’infini le regard qui veille à tant de sorts !
Que d’amour dans ton sein pour embrasser ces mondes,
Pour couver de si loin ces poussières fécondes,
Descendre aussi puissant des soleils au ciron !
Et comment supporter l’éclat dont tu te voiles ?
Comment te contempler au jour de tes étoiles,
Dieu si grand dans un seul rayon ?
Oh ! comme ce rayon, que son regard nous touche,
Lui qui descend d’en haut jusqu’à ces profondeurs !