Tout dort… à mon chevet veille une sainte femme…
Le jour se fait en moi : recueillons-nous, mon âme !
Le sommeil sur mes yeux ne peut plus s’arrêter :
Où mon cœur est toujours mes pas voudraient monter ;
Mais ma force ne peut les soulever encore ;
Mes pieds me porteront demain avec l’aurore,
Ces sœurs me laisseront de ce lit me lever,
Pour courir… où je tremble, ô mon Dieu, d’arriver !
Oh ! dans cette éternelle et brûlante insomnie,
Les scènes de la veille et de mon agonie
Remontent par un vague et lointain souvenir,
Comme des fils brisés qu’on cherche à réunir ;
Ils viennent dans mon front se renouer en foule ;
De moi-même à mes yeux le tableau se déroule ;
Je me comprends enfin, je me sens, je me vois.
Je vis ce jour terrible une seconde fois !