Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 4.djvu/312

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

SUITE DES LETTRES À SA SŒUR


Valneige, 4 mai 1798.

Tu me demanderas de quoi j’existe ici !
Je me le demandai, moi, bien souvent aussi.
Mais pour l’homme et l’oiseau la Providence est grande.
De l’autel relevé la volontaire offrande,
Ces âmes qui, cherchant une voix pour prier,
À défaut d’ange, hélas ! nous glissent leur denier ;
Les époux qu’on bénit, les enfants qu’on baptise,
Ces dîmes du bonheur que l’on jette à l’église,
Quelques fonds que l’évêque adresse à ses curés,
Le jardin, le verger, quelques arpents de prés,