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FIOR D’ALIZA.

lui avait appris de la condescendance de l’évêque ; outre le souci qu’il avait de nous, en nous laissant dans la misère par son supplice, dans ce supplice il ne semblait redouter qu’une chose, c’est que sa, mort ne fût avancée par quelque événement avant que le prêtre eût accompli sa promesse, en bénissant cette union secrète et en consacrant sa passion devant l’autel.

CCXLVI

— Oh ! pressez-le, nous disait-il les mains jointes, pressez-le de faire ce qu’il a promis pour que je vive en paix mes derniers jours, et que je n’emporte pas mon désespoir dans l’autre vie !

Nous ne répondîmes que par des larmes, et quand Fior d’Aliza revenait a passer, elles redoublaient tellement dans le cachot que nous en étions comme étouffés pendant sa promenade au fond du cloître.

La dernière fois qu’elle passa devant les barreaux, je ne pus pas me retenir, et je dis a demi-voix, de manière qu’elle m’entendît sans que les autres pussent m’entendre :

— Fior d’Aliza, que veux-tu de nous ?

Elle répondit sans se retourner, comme quelqu’un qui regarde le bout de ses pieds en parlant.

— Lui, ou mourir avec lui !

Cela fut dit et, cela dit, monsieur, quand nous ressor-