Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 5.djvu/127

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Purs ces bruits d’année en année
Baissèrent d’une vie, hélas ! et d’une voix,
Un fenêtre en deuil, à l’ombre condamnée,
Se ferma sous le bord des toits.

Printemps après printemps de belles fiancées
Suivirent de chers ravisseurs,
Et, par la mère en pleurs sur le seuil embrassées,
Partirent en baisant leurs sœurs.

Puis sortit un matin pour le champ où l’on pleure
Le cercueil tardif de l’aïeul,
Puis un autre, et puis deux, et puis dans la demeure
Un vieillard morne resta seul !

Puis la maison glissa sur la pente rapide
Où le temps entasse les jours ;
Puis la porte à jamais se ferma sur le vide,
Et l’ortie envahit les cours !…


IV