Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 5.djvu/128

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Ô famille ! ô mystère ! ô cour de la nature !
Où l’amour dilaté dans toute créature
Se resserre en foyer pour couver des berceaux,
Goutte de sang puisée à l’artère du monde
Qui court de cour en cour toujours chaude et féconde,
Et qui se ramifie en éternels ruisseaux !

Chaleur du sein de mère où Dieu nous fit éclore,
Qui du duvet natal nous enveloppe encore
Quand le vent d’hiver siffle à la place des lits,
Arrière-goût du lait dont la femme nous sèvre,
Qui même en tarissant nous embaume la lèvre ;
Étreinte de deux bras par l’amour amollis !