Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 5.djvu/426

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es,
Apostrophes plus pressées
Que mille flèches lancées
Par une armée au combat ;

Toutes les tendres images
Des plus amoureux langages
Trop tièdes pour tant d’ardeurs ;
De toute chose animée
Sur ses collines semée,
La terre entière exprimée
Pour faire un faisceau d’odeurs :

Le lis noyé de rosée,
La perle des nuits posée
Sur les roses de Serons ;
L’ombre du jour sous la grotte,
L’eau qui filtre et qui sanglote,
La splendeur du ciel qui flotte
Sur l’aile des moucherons ;

L’oiseau que la flèche frappe,
Qui vient becqueter la grappe
Dans les vignes d’Engaddi ;
La cigale infatigable,
De l’homme émiettant la table.
Hymne vivant que le sable
Darde au rayon du midi ;

Toutes les langueurs de l’âme :
Le cerf altéré qui brame